La question de la jeunesse est essentielle pour les organisations maçonniques d’aujourd’hui à plusieurs titres.

  • En tant qu’institutions les obédiences ne peuvent plus se contenter de reproduire l’existant, les schémas de pensée qui nous sont imposés, même si elles doivent préserver leurs fondamentaux : la méthode maçonnique et le symbolisme, les valeurs de liberté, égalité, fraternité, laïcité, tolérance, progressivité… Elles peuvent devenir, redevenir, une force instituante, avoir un rôle de fécondation de la réalité d’aujourd’hui, de penser les transformations et la complexité du monde d’aujourd’hui et faire advenir autre chose que la continuation prévisible de ce qui est… c.a.d. une catastrophe concernant le vivant, l’écologie et le climat, les inégalités, la montée des régimes anti-démocratiques…
  • Que signifie être jeune aujourd’hui ? Une parole venue des jeunes eux-mêmes peut être accueillie, pensée, discutée, et peut ouvrir de nouvelles visions, des problématiques créatives et nouvelles
  • Les thématiques clés de la Franc-Maçonnerie peuvent être reprises dans une perspective transgénérationnelle et inclure les questions essentielles d’aujourd’hui : le numérique, l’écologie, la bioéthique…
  • Comment faciliter l’accès des jeunes à la Franc-Maçonnerie, leur assiduité, leur continuité : questions financières, de gestion du temps et de la disponibilité, grande question de l’extériorisation et de la compréhension de la réalité maçonnique par le public.

J’ajoute, mais c’est une voix parmi d’autres de la Voix Libre, que c’est la pensée elle-même, les conditions d’une pensée active et génératrice qui pourraient se déployer dans une recherche commune

  • Pousser le symbolisme vers une efficience pratique, le relier à la question de l’intentionnalité ; développer une capacité intuitive, imaginative, constructive, l’expression d’une sensibilité ; construire les récits vecteurs de transmission vers la société et les humains d’aujourd’hui… Finalement, construire une nouvelle sagesse !
  • Imaginer le renouvellement de l’humanisme avec le numérique, à l’encontre de ce qu’annonce l’évolution très rapide des technologies et de leur emprise sur la société et les mentalités, qui est une sorte de mort annoncée de l’humanité de l’homme : la surveillance généralisée, le transhumanisme, les métavers qui nous promettent des vies fictives au travers de nos personnalités virtuelles…
  • Retrouver la confiance en nous-même, la « foi maçonnique » de nos ancêtres qui a permis de réaliser, en lien avec la société, des progrès essentiels ; mais aujourd’hui ces progrès deviennent de simples acquis, fragiles, remis en cause… La notion même de progrès doit être réinventée.

Interview de deux représentants du pôle jeunesse du Grand Orient de France