Résumé du discours d’E. Macron au GODF

Dans son discours au Grand Orient de France (GODF), Emmanuel Macron souligne l’importance de la franc-maçonnerie et son travail continu au service du pays et de la République, en particulier dans le contexte de la célébration des 250 ans de l’organisation. Macron apprécie le travail maçonnique de réflexion, d’écoute et de partage qui contraste avec le tumulte désordonné des réseaux sociaux. Il considère le modèle maçonnique, bien qu’apparemment anachronique, comme empreint de vertus telles que la patience et la raison, et d’une parole libératrice, particulièrement essentielle dans un climat mondial de conflit et de discours divisés.

Il met en évidence l’héritage de la franc-maçonnerie, ancré dans les valeurs des Lumières, promouvant la liberté, l’égalité, l’éducation et l’aspiration au progrès, reconnaissant l’humanité comme une entité unifiée. Macron relie la fondation du GODF en 1773 à l’identité française et à ses traits distinctifs de démocratie et d’ordre.

Il décrit la franc-maçonnerie comme intrinsèquement démocratique et méritocratique, ayant adopté un caractère universel dès le 18e siècle en accueillant sans discrimination, illustrant ainsi son humanisme et son égalitarisme. Il reconnaît la contribution historique de la franc-maçonnerie à la République française, insistant sur le fait qu’elle fut un atelier pour les valeurs républicaines et un acteur clé dans la formation de la République, bien que la franc-maçonnerie en elle-même n’ait pas créé la République.

Macron évoque la manière dont la franc-maçonnerie a aidé à façonner la République en temps de crise et de menace monarchiste, devenant un mouvement civique significatif face à l’Église et donnant naissance au Parti radical. Il crédite la franc-maçonnerie d’avoir influencé des lois essentielles en France, y compris la loi sur la laïcité, les lois scolaires de Jules Ferry, et des mesures pour la justice sociale.

Il rappelle également le rôle des francs-maçons dans la lutte contre l’antisémitisme, soulignant l’affaire Dreyfus comme un moment où la République et ses idéaux étaient attaqués indirectement. Macron cite Léon Bourgeois, franc-maçon et ancien président du conseil, qui a milité pour une société de solidarité et a été un acteur clé dans la création de la Société des Nations, reflétant la dette morale de chaque individu envers la société et l’humanité tout entière.

Dans l’ensemble, le président Macron célèbre l’influence constructive de la franc-maçonnerie sur la société française et ses valeurs démocratiques, tout en l’encourageant à rester une force de progrès et de raison dans un monde marqué par la division et le conflit.

Le discours met ensuite en lumière le rôle historique et contemporain de la franc-maçonnerie en France, soulignant son alignement avec les valeurs républicaines, surtout lors des périodes où la République a œuvré pour l’amélioration des conditions humaines. Il rappelle la persécution des franc-maçons sous le régime de Vichy et leur participation à la résistance et à la défense de la France.

Il évoque l’exemple de Janzé, un ministre qui a construit une école de l’émancipation et de la liberté, une école dont nous sommes tous héritiers et dont nous devons être les gardiens. Après la guerre, la franc-maçonnerie a continué son œuvre dans la discrétion, contribuant significativement à des avancées sociétales comme le droit des femmes à l’avortement, illustré par le combat de Pierre Simon de la Grande Loge de France et le rôle clé du sénateur Henry Cayavé dans l’adoption de la loi de Simone Veil.

Le discours insiste sur la nécessité d’inscrire le droit à l’avortement dans la constitution française et appelle à la vigilance contre les périls qui menacent le progrès et les acquis sociaux, soulignant l’importance de transmettre ces acquis aux générations futures. Il souligne aussi le défi de maintenir la présence et l’influence des franc-maçons dans une société qui semble peu encline à leur philosophie, en dépit de la montée des courants de pensée opposés comme l’identitarisme, le fanatisme, et le complotisme.

Le discours invite les franc-maçons à rester engagés face à ces défis et à demeurer actifs dans la société, à combattre l’antisémitisme et toutes formes de racisme, et à être les « soldats de l’idéal » pour l’unité de la République. Il appelle à une lutte contre les séparatismes et les fanatismes qui menacent la cohésion nationale et à promouvoir un universalisme qui valorise les droits et devoirs de chaque citoyen

Citations

« Vous m’avez lancé un défi si je puis dire tout à l’heure en parlant d’un programme qui est celui même de notre République. Je voudrais vous lancer presque le même en parlant d’une action au corps à corps dans la société qui doit retrouver la vigueur et le caractère libre et direct de ce des premiers temps de notre République. Je crois que ce sera utile la nation et à la République. Deuxième défi c’est que la franc-maçonnerie doit s’ancrer dans une époque qui lui ressemble peu : rien n’est plus étranger au goût contemporain que la quête de connaissance de soi et de l’autre, de l’émancipation et de l’affranchissement, de la sérénité et de la Concorde, qui prévale dans le temple. l’air du temps déteste ce temps suspendu de la parole et de la tenue. Nos temps sont ceux de la volonté de revanche de l’identitarisme du fanatisme du complotisme. Prenez ma présence parmi vous aujourd’hui et ces mots comme une invitation à demeurer intempestif ne cédez pas car nous en avons besoin à ces modes du temps je pense que aujourd’hui plus encore que Hier la maïeutique qui seule permet à la raison de triompher sur les émotions le temps suspendu qui seul permet à une société de sortir de la solitude et du fracas des paroles dans laquelle nous sommes plongés aujourd’hui ce rôle est plus que jamais utile « 
 » Là où l’antisémitisme entend s’installer prospère avec lui toutes les autres formes de racisme et de haine identitaire très rapidement et veillons à toutes les confusions dans une époque où les uns préfèrent rester ambigu sur la question de l’antisémitisme par souci de flatter de nouveaux communautarismes et les autres prétendent soutenir nos compatriotes de confession juives en confondant le rejet des musulmans et le soutien des Juifs en refusant cela même de condamner clairement leur position passée et tous les mots définitifs d’hier il n’y a pas de lutte véritable contre l’antisémitisme sans un réel universalisme qui voit dans chaque citoyen un être de droit et de devoir appartement pleinement totalement à la République et la nation et nous savons vous savez que les Franc-Maçons en seront comme d’autres des cibles évidentes dans cette époque en proie à la déraison votre parole de raison a une place essentielle alors que les séparatismes et les fanatismes tentent de fissurer la nation visant au chaos au mépris parfois de leurs engagements passés ici même il nous faut à nouveau pouvoir compter sur des soldats de l’idéal promptes à rassembler ce qui est épars il nous faut restaurer l’autorité la civilité l’harmonie et ce n’est pas un combat que la République ne peut mener seule ce combat pour l’unité est à reconquérir et à reprendre chaque jour par la démonstration en parole et en acte par cette capacité à renouer le fil de la parole à sortir des différences des assignations à résidence dans lesquels une époque qui n’est soumise qu’aux émotions et à la solitude un immanquablement renfermera les uns et les autres la réponse vous le voyez n’est dans aucun communautarisme elle est dans cet universalisme qui suppose cette maïeutique le troisième défi enfin et que la grande idée de la franc-maçonnerie celle de l’homme et du progrès court un grand péril nous avons vécu en imaginant que la sombre prophétie de Michel Foucaud sur la modernité cette idée de l’homme qui s’effacerait comme à la limite de la mer s’efface un visage de sable que cette idée était excessive en sommes-nous toujours si sûr aujourd’hui le risque existe de l’asservissement de l’homme par l’écran de l’esprit humain par ses répliques artificielles des peuples libres par de nouvelles forces totalitaires des opinions éclairées par de puissants mouvements de haine de notre civilisation industrielle par ses propres excès il existe une crise profonde et structurelle une crise de l’esprit et de l’espoir humaniste face aux grandes bascules technologiques géopolitique et climatique je crois qu’il faut justement dans cette période renouer le fil d’un humanisme français et européen qui tiennent ensemble la liberté l’égalité et la fraternité qui conjugue progrès et écologie progrès et régulation du numérique PRS et réinvention démocratique progrès et justice sociale un projet dont vous façonnez la forme dans vos cercles depuis 250 ans celui qui fait l’homme libre en déliant les chaînes qui tiennent sa raison les chaînes de l’assignation identitaire les chaînes des intérêts sociaux les chaînes des malheurs privés et de la pauvreté les chaînes des dogmes et des asservissements politiques chaînes des fatalités et des événements ce sont ces chaînes qu’il faut briser et d’autres liens se nouer au sein de l’école de la nation d’une société apportant le progrès réel et l’élévation sociale d’un monde fondé sur les règles et le droit qu’il faut au contraire faire vivre mesdames et messieurs aussi longtemps que la Franc-maçonnerie sera au travail la République sera en éveil j’ai tâché ici de redire vos mérites votre histoire et votre haute contribution à la France et à notre République mais aussi de dire quelques-uns de nos défis communs qui suppose de reprendre la bataille des idées et de défendre avec force audace les méthodes et les principes qui qui sont les vôtres conservons ce lien séculaire sans embarras et sans excès dans le plein respect de nos valeurs respectives sans les confondre mais en joignant leurs forces si je puis me permettre j’ai dit vive la république et vive la France